Mob-Programming - Assigner des rôles et les faire tourner

Plus tôt dans le mois, on a eu un loupé sur un Mob-Programming : une faible dynamique plombait le début. Le format trop libre freinait le groupe. On a rattrapé le coup en faisant tourner des binômes. J’ai pris conscience de l’intérêt d’assigner des rôles et de les faire tourner au sein du groupe pour maximiser les bénéfices du Mob-Programming.

C’était lors d’un beCom début octobre - un événement à benext qui regroupe toute une communauté sur l’après-midi. Les participants étaient demandeur d’approfondir un sujet, notamment avec de la pratique. On a proposé avec Cédric d’animer un Mob-Programming.

J’aime beaucoup faire du Mob-Programming. C’est un excellent moment pour partager, apprendre, et explorer avec plusieurs personnes. On s’est dit que ce serait un très bon moyen pour que le groupe puisse apprendre activement. Que les plus sachant transmettent. Que les plus néophytes découvrent et essayent. Que tout le monde se challenge à son niveau.

Cédric restait au clavier (covid oblige) pour retranscrire toutes les volontés du groupe. De mon côté, je facilitais. Nous étions aussi là en conseil pour accompagner le groupe lorsqu’il y avait besoin.

Trop de libertés, peu d’initiatives

On a démarré avec un format très libre. Tout le monde pouvait participer, proposer et faire avancer à tout instant. Résultat, de nombreux silences et non un brouhaha. Une seule personne participait activement et deux autres de manière sporadique (oui, je suis en manque de Kaamelott). Le reste du groupe était totalement passif.

Un début pas très dynamique, probablement ennuyant pour certains participants. Un début qui me demandait également beaucoup d’énergie pour la facilitation, pour insuffler de la vie, faire participer, faire questionner, etc.

Avec le recul, je me dis que l’on n’a pas assez pensé au public ciblé en amont. Un public composé majoritairement de jeunes développeurs et non habitué à des pratiques tel que le Mob-Programming. Avoir trop de liberté était contre-productif, cela freinait les participants. Et avec 10 personnes, c’était un grand groupe. Il fallait un cadre plus fort.

Des binômes et de l’action

Au bout d’une heure, j’ai proposé de faire un break pour s’aérer l’esprit. On a échangé brièvement avec Cédric et on était du même avis, c’était difficile. On a repris avec une nouvelle formule.

On a désigné deux personnes au hasard. Celles-ci héritèrent du rôle de leader : elles devaient faire des choix, réfléchir à voix haute et indiquer comment avancer à Cédric (au clavier). Toutes les dix minutes, on tournait avec les deux personnes à côté. Et ainsi de suite. Le reste du groupe pouvait bien entendu participer en même temps, mais c’est le binôme qui était responsable de faire avancer.

Rapidement, le Mob-Programming est devenu vivant. Les échanges au sein du binôme étaient intéressants, il y a avait de l’interaction entre les personnes, et le groupe avançait bien. L’ensemble du groupe s’est mis à participer. Les personnes étaient avec nous. Lors du debrief de fin de journée, les retours étaient très positif sur le passage en binômes.

J’avais également moins d’effort à fournir sur la facilitation. Inconsciemment, j’essayais de combler cette absence de cadre en première partie. Le groupe gagnait en autonomie et je pouvais me concentrer sur d’autres choses.

Assigner des rôles et les faire tourner

En assignant des rôles, on a proposé un cadre dans lequel les participants évoluaient. Ce rôle les responsabilisait. Le rôle les poussait à l’action et à la réflexion. Au sein d’un grand groupe, cela évite l’effet “quelqu’un le fera à ma place”.

Faire tourner ces rôles permet de rendre tout le monde actif à un moment. Les participants étaient davantage présents, et le fait de minuter donnait un rythme. Le groupe arrête de se reposer sur une seule personne très active, et celle-ci laisse la main.

Je repense aux sessions de Mob-Prgramming que je fais avec des personnes plus chevronés, en format assez libre : il y a aussi des moments où l’on désigne une personne qui prend le lead. Et des moments où l’on change. Ca fonctionne bien.

Tout ceci me fait dire qu’avoir des rôles tournant, ou au moins un lead tournant au sein du groupe est une composante importante du Mob-Programming. La méthode du Driver & Navigator va d’ailleurs dans ce sens.