Pratiquer un peu tous les jours pour apprendre
Récemment, mon prof de guitare me disait « T’inquiètes pas, à force de pratiquer, de nouvelles connexions vont se créer dans ton cerveau. Elles seront de plus en plus nombreuses, rapides, et ça deviendra automatique ». Je suis en phase, et ça m’a inspiré pour écrire sur l’apprentissage.
Aujourd’hui, je réfléchis encore beaucoup pour jouer de la guitare. Pour ce nouvel accord, je dois mettre mon doigt 3 sur la corde 1 en case 3 + le doigt 2 sur la corde 2 en case 2 + le doigt 4 sur la corde de 6 en case 3. Je découvre, je suis lent, j’ai besoin d’être conscient de ce que je fais - les connexions sont à créer.
À l’inverse, pour certaines mélodies, j’arrive à jouer sans me concentrer sur mes doigts. Je peux mettre plus de rythme. Je pense davantage à la musique elle-même (le quoi) et moins aux outils (mes doigts, les cordes, les cases - le comment). Ça commence à devenir une habitude, un automatisme. Des connexions ont émergé avec la répétition.
Je pense aux katas de code. On peut s’en servir pour apprendre par la pratique en répétant un geste. On se concentre sur un sujet précis dans un cadre simple pour s’améliorer sur un concept, par exemple. Je pense à l’écriture de tests, au refactoring, à la prise de parole, au sport ou n’importe quelle activité nouvelle : pratiquer et répéter renforcent l’apprentissage. La maîtrise augmente progressivement et la pratique devient de plus en plus naturelle.
Pour avoir plus d’impact, on cherchera une bonne régularité avec des répétitions proches dans le temps. Mon prof me confirmait d’ailleurs cette intuition pour la guitare : mieux vaut jouer 15 minutes chaque jour plutôt que deux heures les dimanches.
On ancre l’apprentissage avec des répétitions proches. On réactive constamment les connexions. On les renforce et on en créait de nouvelles. On n’a pas le temps d’oublier. Rien n’empêche d’y passer plus de temps lorsque c’est possible, de faire ces deux heures les dimanches, tant qu’on garde aussi des séances rapprochées.
On veut que ça fasse partie de notre quotidien pour démultiplier l’apprentissage. Je pense par exemple à l’apprentissage de l’anglais. Si je fais un voyage à l’étranger, je peux changer mon quotidien en parlant constamment cette langue. Si je suis addict aux séries le soir, je peux tout passer en VO. Ou je peux tenir un journal en anglais pour écrire chaque jour. Bref, je veux nager constamment dedans. Idem pour une pratique tech, un framework, un langage. Si je commence à pratiquer tous les jours, dès maintenant, sur mon projet, alors je progresserai bien plus vite qu’en regardant une vidéo le week-end.
Et quitte à en faire un peu tous les jours, on peut avancer par petites étapes. Sur le morceau Knockin On Heavens Door de Bob Dylan, j’ai eu plusieurs accords et enchaînements d’accords à apprendre. La gymnastique de positionnement des doigts m’a bien embrouillé bien le cerveau au début. Au lieu d’en enchaîner 6, j’ai commencé à les travailler deux par deux : jouer Sol + Ré en boucle, puis Ré + Lam en boucle. Puis lorsque j’étais plus à l’aise, j’ai joué Sol + Ré + Lam en boucle. Je ne cherche pas à tout apprendre d’un coup, je décompose en petites étapes pour progresser.
Pratiquer un peu tous les jours pour apprendre. Voilà donc quelques ingrédients pour renforcer un apprentissage.