On a tous des histoires à raconter

En ce moment, j’essaie d’aider des collègues à créer du contenu qu’ils partageraient ensuite. Article, talk, podcast, vidéo, … peu importe le format. L’intention est de se lancer et de casser quelques croyances limitantes. Les histoires sont en nous, et on en a tous à raconter. Alors allons en chercher quelques-unes.

Des croyances limitantes

Quand on se lance dans l’aventure, on peut rencontrer ses premières embûches assez tôt. Ici, ces sont les croyances limitantes qui peuvent nous empêcher de démarrer. Il y en a de multiples. Elles rôdent dans les parages, on les entend des autres ou on se les répète soi-même. Combattons-les ensemble.

“J’ai rien à raconter”. En es-tu si sûr ? Prends un instant et regarde tout le chemin que tu as déjà parcouru, tout ce que tu as appris, découvert. Les connaissances que tu as engrangées, via de la pratique, de la lecture, des confs. Tous les problèmes que tu as rencontrés et résolus. Les discussions que tu as eues. Tu as du vécu, et il te suffit de piocher dans ton sac.

“Ça a déjà été dit”. Et alors ? Il faudrait se retenir parce quelqu’un a déjà traité un sujet ? Donc on aurait qu’un seul point de vue ? Non, ce n’est pas souhaitable. Au contraire. Chaque histoire est différente. La tienne sera racontée différemment, basée sur ton expérience, avec tes exemples, ton style, etc. Aussi, on peut tomber sur ton partage sans avoir eu connaissance des autres avant. Auquel cas ça n’aura pas déjà été dit.

“Je ne suis pas un expert”. C’est ok de partager sans être un expert absolu dans un domaine (tant qu’on ne le fait pas croire). On peut partager ce que l’on sait, et c’est déjà très bien. On renforce d’ailleurs notre compréhension quand on veut expliquer un sujet à d’autres personnes, et on peut découvrir de nouvelles choses en chemin.

“C’est un sujet basique”. Il y a des nouveaux débutants tous les jours. Des personnes seront très contentes de découvrir ce que tu juges être trop basique/simple.

“Ce n’est pas intéressant”. À l’instar des fonctionnalités d’un produit, tant qu’elles ne seront pas dans la mains des utilisateurs, on ne sera jamais sûr qu’elles soient utiles ou intéressantes. Alors ne cherche pas à faire de la divination, essaie, partages et tu verras bien. Le public est large. Et ce peut être intéressant pour soi avant tout.

“Je ne sais pas faire”. Tu n’as jamais écrit d’article, présenté un sujet en meetup, ou enregistré un podcast ? Aucun problème. Tout s’apprend.

Des histoires qui sont en nous

Je suis convaincu qu’on a tous des tas d’histoires à raconter. Elles sont pour la plupart déjà là, en nous, parce qu’on les a vécues. Elles sont personnelles et d’autant plus intéressantes. Pour illustrer cet avis, je vais prendre pour exemple mon blog. On y retrouve des articles qui ont un impact sur moi à un moment donné.

J’apprends et approfondis des sujets en continu. Il y a toujours à découvrir, dans plein de domaines, et c’est pour ça que j’aime mon métier. L’animation d’atelier comme l'Event Storming - re-découvert pendant la School of Product, ça a déclenché l’écriture. Des méthodes comme Mikado pour faciliter un refactoring, des principes comme FIRST pour guider l’écriture des tests unitaires - ce sont des moments où je creusais respectivement le refactoring et les tests. Ou tout simplement une petite fiche pour se lancer sur un langage comme Kotlin - quand j’animais quelques katas en mob avec ce langage.

J’ai des convictions, de la culture, de la connaissance. De l’autre côté du miroir, il y a ce que l’on sait et ce que l’on fait. J’ai par exemple écrit quand je proposais à mon équipe de faire plus de pair et moins de revues de code. D’autres fois, je réagissais suite à des discussions que j’avais pu avoir à propos de la Clean Architecture ou des dépendances dans les tests unitaires. Parfois, j’essaie de partager des opinions - ici sur les dogmes. Et puis il y a la vulgarisation - j’ai participé à un meetup pour rendre accessible des concepts et des pratiques tech.

Je vis des expériences. Il y a des événements qui m’impactent et m’inspirent. C’est parfois de gros changements comme lors de mon passage de iOS à Flutter - j’en ai profité pour partager mon REX et casser des mythes. Ou des petites choses qui peuvent paraître insignifiantes pour d’autres - un vendredi, c’était une enfant dans le métro qui posait des tas de questions ouvertes à son père.

Je rencontre des problèmes. Ça aussi, c’est impactant. Ça aussi, ça arrive tout le long de notre vie et c’est une source d’inspiration. J’ai partagé notre stratégie pour gérer des centaines de violations de Lint sur un projet ou comment j’ai automatisé une tâche qu’on devait faire régulièrement.

Pour se lancer

Les quatre groupes que j’ai utilisés au-dessus se transforment très bien en questions puissantes pour s’aider à trouver de la matière :

  • Qu’est-ce que j’ai appris ?
  • Qu’est-ce que je sais ou fais ?
  • Quels événements m’ont marqué ?
  • Quels problèmes ai-je rencontrés ?

On peut se les poser à un instant T pour trouver de l’inspiration. J’ai fait l’exercice en divisant une vintaine de participants en petits groupes. Après seulement 10 minutes, on a tout réunit sur un tableau et on était surpris de la quantité d’histoires qui a émergé.

On peut aussi le faire régulièrement. Chaque fin de semaine par exemple, comme une rétrospective de ce qu’il s’est passé. Juste pour soi, ou pour son équipe. J’y vois un avantage intéressant : on muscle notre cerveau à nous faire prendre conscience de ce que l’on apprend et vit, et on peut le partager.

Dès que j’ai une inspiration qui me vient, je vide mon cerveau sur une note. Juste un titre, ou quelques paragraphes très brouillon. Je me suis habitué à capturer ces inspirations.

Bienvenue dans l’aventure ! :)